lundi, novembre 28, 2005

Côté ciné : « Ray », une bien étrange biographie…

Il existe des sujets qui sont appréciés de tout le monde. La vie de Ray Charles pourrait en être un. Et, à en juger le succès critique et public, en est un. Pourtant, j’appose un bémol en ma qualité de fan de Mr. Charles…

Ce film est le récit de la vie de Ray Charles, ou du moins des 15 années les plus importantes de sa vie, c'est-à-dire environ de 1948 à 1965. Outre des passages traumatisants de son enfance, comme la mort de son frère ou sa cécité à 7 ans, on ne saura quasiment rien de son adolescence ni de ses quarantaine dernières années.

La lourde tâche à laquelle s’est attelée le réalisateur (Taylor Hackford) est de relater en deux heures et demie la vie d’un des personnages du XXième siècle les plus incroyables qui soit. Il aura sûrement fallu, pour les scénaristes, tailler assez sévèrement dans une existence de 74 ans riche en évènements. Oui, mais à trop éluder on perd l’essentiel, à savoir les vraies motivations de ce grand musicien. Même si l’on sait d’où lui vient l’amour de la musique et du piano, on ne connaît absolument rien de ses sources d’inspiration, de ses relations avec les gens (autres que ses maîtresses), de ses convictions (la question de la ségrégation raciale des Afro-américains tombe un peu comme un cheveu sur la soupe !). Il nous apparaît même comme un arriviste, prêt à (presque) tout pour réussir et s’enrichir, et comme une personne sans cœur avec son entourage (excepté pour sa famille, qui représente tout pour lui). De plus, les morceaux de musique s’enchaînent comme sur une vulgaire compilation, alignant tube sur tube.

Mais la pomme n’est pas entièrement pourrie. Certains aspects sont très bien traités, comme le problème de l’artiste avec la drogue, ou l’apparition de sa cécité et comment il la vit. Jamie Foxx est surprenant au début du film (par pitié, évitez sa voix en version française !!!). On croirait vraiment voir Ray Charles en personne. Mais l’interprétation restera plate, sans nuances tout au long du film, ce qui est un peu dommage (et ne méritait peut être pas un Oscar).

Ce film reste quand même une bonne source de renseignements sur la vie de Ray Charles, mais il souffre, comme toutes les biographies au cinéma, de la contrainte du temps limité, obligeant à de trop simples raccourcis, et à passer sous silence bien trop d’aspects.
Tout public. Disponible à l’achat sur
Amazon.fr

jeudi, novembre 24, 2005

Côté ciné : « The Big Lebowski », le plus grand fainéant de LA…

On n’y songe pas mais, uriner sur le tapis d’autrui peut changer son existence à tout jamais.

Dans le cas présent, celle de Jeffrey Lebowski, plus connu sous le nom du Duc (« The Dude » en VO), un loser qui passe son temps à jouer au bowling et à siroter des russes blancs avec ses deux potes, Walter et Donnie. Tout allait à peu près bien pour lui lorsque deux voyous se sont introduit chez lui, le confondant avec un autre Lebowski, milliardaire et tétraplégique lui. Et voilà qu’ils arrosent allègrement son tapis, celui qui faisait bien dans le salon ! C’est là que commence le cauchemar du Duc…

J’imagine vos têtes ! Vous devez vous demander : « Mais qu’est-ce que c’est que ce film ? ». Et bien c’est une perle rare, le chef d’œuvre des Frères Coen. Eux seuls savent créer des personnages tout ce qu’il y a de plus ordinaire, mais en même temps hors du commun. Du producteur de films pornos mégalo, en passant par le vétéran de la guerre du Vietnam complètement fêlé, celui qui n’a pas compris que la guerre était finie, la galerie des personnages est anthologique ! Chaque personnage apporte sa contribution à l’édifice de délire qu’est ce film. Les répliques sont devenues cultes avec le temps, tant elles sont à mourir de rire. Quant aux acteurs, ils sont tout simplement irréprochables, avec une mention spéciale à John Goodman, absolument hilarant en ancien GI.

Bref, si vous entrez dans un vidéo club et que vous ne savez pas quoi louer, et bien n’hésitez plus (et si vous voulez l’acheter, faîtes le donc sur Amazon.fr) ! Ce film se démarque du bourbier cinématographique hollywoodien à tous les niveaux, et rien que ça, ça vaut le détour.
Tout public

vendredi, novembre 18, 2005

Côté ciné : "Million Dollar Baby", l'émotion selon Clint...


On ne sait pas pourquoi, mais certains films restent gravés en mémoire à jamais. On se souvient, comme si c’était hier, de la première fois où on l’a vu. Million Dollar Baby en fait parti.

Ce film relate l’histoire d’une trentenaire un peu paumée, qui s’est mis en tête qu’elle allait devenir une star de la boxe. Armée de sa seule volonté, elle va multiplier les entraînements jour et nuit, sous l’œil de son manager, joué par Clint Eastwood. Elle va gravir les échelons un par un, jusqu’à ce que…

Rien de bien révolutionnaire dans l’histoire. Oui, mais c’est Clint Eastwood qui est au commande, alors on respire ! Il nous a déjà tout fait, en tant qu’acteur et réalisateur. Le film de guerre, le western, la biographie, le film d’action…certains étaient géniaux (Impitoyable, Bird…), d’autres franchement pas terrible. Avec Mystic River, son avant-dernier film, il nous plongeait dans le drame sombre et froid, à la limite de la tragédie. Million Dollar Baby reprend les mêmes ingrédients, mais de manière beaucoup plus aboutie. Et ce film vous attrape par les tripes et vous les mélange dans tous les sens. Il ne vous les restituera qu’au générique de fin, et vous n’aurez qu’une envie, celle de partir le plus loin possible pour pleurer, seul. Car Million Dollar Baby n’est pas un film qu’on partage, ou dont on discute à plusieurs. Il se vit seul, désespérément seul.

Sous son aspect pessimiste, Million Dollar Baby est en réalité une formidable leçon de vie. Comment, en partant de rien, est-ce qu’on peut arriver au sommet, sans accorder la moindre concession ? Une leçon de morale sur l’intégrité et la détermination d’une personne.
Mais Eastwood rappelle aussi que, malgré la réussite, le succès et l’argent, notre passé finit toujours par nous rattraper. Quand la poisse vous tient, elle ne vous lâche plus…


De plus, ce film bénéficie d’un magnifique casting. Hilary Swank, que beaucoup découvriront, est incroyablement émouvante. Clint, toujours fidèle à lui-même, est un éternel bougon, qui joue les durs au cœur tendre. Comme à son habitude, il est surprenant dans le bon sens du terme. Quant à Morgan Freeman, sa réputation ne s’est pas faîte par hasard, et cela se vérifiera ici aussi.
Je vous recommande donc vivement cette œuvre magistrale d’un réalisateur qui, à mon avis, est l’un des cinq meilleurs en activité aux Etats-Unis. Majestueux serait sûrement l’adjectif qui définirait le mieux Clint Eastwood (et l’ensemble de son œuvre).
A déconseiller au moins de 12 ans. Disponible à l’achat sur Amazon.fr

mercredi, novembre 16, 2005

Côté série : "Friends", la fin d'une belle histoire...





« I’ll be there for you… ». Je pense que tout à commencé lorsque je devais avoir 13 ou 14 ans. Ce devait être un mercredi après-midi. Ce jour là, je n’aurai jamais imaginé qu’en allumant ma télé, j’allais entrer dans un des phénomènes les plus populaires des 90’s.

Six amis trentenaires, trois filles et trois mecs, ont bouleversé ma vie pendant dix belles et (trop) courtes années. Ils m’ont fait rire, ils m’ont fait pleuré, ils m’ont étonné. Je me suis intéressé à leur vie comme s’ils étaient mes propres amis. Quelque part, ils ont participé à mon éducation, j’ai grandi à leur côté, j’étais avec eux, j’étais l’un d’eux…


Durant dix années, cela a toujours été le même rituel. En cette période de rentrée, nous avions toujours droit à notre nouvelle saison, que l’on attendait avec plus d’impatience qu’un gamin attend le 25 Décembre… Mais voilà, cette année est différente, la réalité s’abat, cruelle: c’est bel et bien terminé… Jamais plus nous ne les verrons au Central Perk, dans leur vieux sofa, grignoter des muffins et boire un café, jamais plus nous ne verrons Phoebe chanter « Tu pues le chat », jamais plus nous ne verrons Joey et sa besace, jamais plus nous ne verrons le troisième téton de Chandler, jamais plus nous ne verrons Monica faire le ménage, jamais plus nous ne verrons Rachel et Ross s’embrasser…


Alors moi je tiens à remercier ces 6 personnages, pour tout ce qu’ils m’ont apporté, et je tiens à leur adresser un dernier au revoir. Vous nous manquerez….
Friends, 10 saisons, Tout public